Souscrire : soupirs et sourires
Source de confusion pour de nombreux linguistes, le verbe souscrire possède en fait deux sens distincts, chacun ayant une construction particulière.
1) En emploi transitif direct (c’est-a-dire quand il n’est pas séparé de son complément d’objet par une préposition), ce verbe signifie s’engager à payer (en signant)
=> souscrire un abonnement, souscrire un prêt
2) En emploi transitif indirect (c’est-à-dire lorsqu’il est séparé de son complément d’objet par une préposition), il a le sens de donner son consentement, son adhésion morale, devenant alors synonyme d’acquiescer ou de consentir.
=> souscrire à une théorie
Souriez, voilà la confusion dissipée. Ou bien soupirez, car la langue française nous réserve une petite surprise sous la forme d’une expression, souscrire à une publication, qui signifie prendre l’engagement d’acheter un ouvrage en cours de publication en versant une partie de la somme.
Comme il s’agit de payer, on pourrait s’étonner de l’emploi intransitif, mais en fait, ce sens particulier mêle les deux significations : l’engagement est à la fois financier et moral, car ce à quoi l’on souscrit n’étant pas achevé, il existe une part d’incertitude.